Le programme Constellation continue

Des nouvelles du programme Orion

La construction de l'Orion GTA (vaisseau pré-opérationnel devant effectuer le premier vol orbital automatique dès fin 2013) se poursuit au MAF (Michoud Assembly Facility) en Louisianne:

--> les panneaux de protection thermique, avec les tuiles réfractaires, sont en cours d'installation sur le Crew Module;

--> le système d'amarrage LIDS (Low Impact Docking System) du vaisseau a été testé avec succès, notamment le système d'évacuation du LIDS juste avant la rentrée atmosphérique;

--> le système d'acquisition des données pour les essais d'impact sur l'eau, qui équipera le "boilerplate Orion" dédié à cet usage, est en cours de finalisation pour les premiers tests en 2011;

--> l'avionique du vaisseau est en cours de tests et d'intégration;

--> le mock-up du LAS d'Orion (système d'évacuation du CM) est arrivé le 26 octobre au KSC après un périple parti de la côte ouest.

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Le bouclier thermique d'Orion en attente d'être fixé à la base du "crew module" Orion GTA, au Michoud Assembly Facility.

Mesurant 5 mètres de diamètre c'est le plus grand bouclier thermique jamais construit.

Il sera changé à chaque mission spatiale, sur le site d'intégration du vaisseau Orion au KSC.


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Et une étude de plus!!!

On croit rêver: la NASA vient de lancer une étude auprès de 13 constructeurs aérospatiaux US pour obtenir des recommandations
pour le futur SLS! Pour un coût de 7,5 millions de dollars.

L'histoire bégaye, il y a déjà eu de très nombreuses études sur le HLV:

* études de 2005 à 2009 pour le projet Ares 5 sous la présidence de Griffin;
* études menées à l'initiative de la Commission Augustine (2009);
* études diligentées par l'équipe de transition entre Griffin et Bolden (2009);
* études en cours menées par le Marshall Space Flight Center.

Alors que le Congrès US a demandé à la NASA de concevoir le SLS avec l'ET de la navette et les éléments d'Ares 1, Bolden et Garver s'ingénient à faire perdre du temps en payant une étude débordant ce cadre strict. Notamment pour remettre sur le tapis des projets de lanceurs dérivés d'EELV.

Soit les ingénieurs de la NASA sont incapables de mener à bien ce genre d'études, je ne le crois pas, soit on assiste à une résistance du staff démocrate de la NASA pour tenter de freiner la volonté des appropriateurs républicains de donner un nouveau départ au programme Constellation.

Toutes ces dépenses en études récurrentes et redondantes deviennent assommantes!

Mis à part leur credo dans le 100% commercial, les actuels patrons de la NASA n'ont pas beaucoup d'ambitions.

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Constellation a écrit:

Mis à part leur credo dans le 100% commercial, les actuels patrons de la NASA n'ont pas beaucoup d'ambitions.

A l'image du président US... Dommage, car il n'y a aucun frein technologique pour démarrer un vrai projet.
La politique, encore la politique

Lundi 15 novembre les parlementaires US retournent dans leurs assemblées respectives. Mais il s'agira toujours de l'ancien Congrès car les nouveaux élus ne commenceront leur mandat qu'en janvier 2011.

C'est ce qu'on appelle la "lame duck session" qui dure un mois et demi. A cette occasion les budgets comme celui de la NASA qui ont fait l'objet d'une autorisation, mais pas encore d'un financement au travers d'une loi d'appropriation, vont faire l'objet d'un examen pour clôre la procédure budgétaire.
Bien qu'il s'agisse encore de la précédente majorité démocrate, il est quasimment acquis que des économies vont être imposées à la NASA sachant qu'elles seront dans tous les cas à l'ordre du jour avec l'imminence du nouveau Congrès.

On s'attend à rester dans le meilleur des cas au niveau du budget 2010, soit 18,7 milliards de $, au lieu des 19 milliards envisagés par la loi de finance pour 2011.
Donc 300 millions au minimum d'économies à trouver et peut-être plus.

Le Sénat prend déjà les devants en organisant le 18 novembre une audition de la Directrice Financière de la NASA, Elisabeth Robinson, notamment, par le Comité sur le Commerce, les Sciences et les Transports qui a en charge le budget de la NASA.
Titre de l'audition: "Transition and Implementation: the NASA Authorisation Act of 2010 (loi d'autorisation triennale déjà votée)".

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Bill Nelson, sénateur démocrate à l'origine de la loi d'autorisation votée le mois passé a des doutes sur l'obéissance à la loi des actuels dirigeants de la NASA, puisque l'audition va concerner le cas de figure suivant:
* si le Congrès n'accorde pas à la NASA les 19 milliards de $, comment la Direction (de la NASA) envisage de répartir la pénurie dans le respect de la loi --> c'est-à-dire le Sénat veut entendre dire par la NASA qu'elle respectera l'interdiction qui lui est faite de toucher aux crédits de l'exploration humaine, le SLS + Orion, pour abonder par exemple les crédits commerciaux.
C'est dire le peu de confiance qui existe à l'égard des dirigeants de l'administration spatiale...

D'autant plus que le prochain leader républicain du Comité de la Chambre des Représentants en charge du budget et donc du programme spatial de la NASA, Ralph Hall, veut restaurer les éléments du programme Constellation qui ont été exclus de la loi d'autorisation(notamment Ares 1).

"Rep. Ralph Hall (R-Texas), who is expected to take the chair of the House Science and Technology Committee next year, voted for the measure (Authorisation Act of 2010), but expressed misgivings. He had previously supported a draft NASA authorization bill — which was ultimately scrapped — that would have gutted NASA’s commercial crew initiative while restoring many elements of the Constellation program."

Quel énorme gâchis, en temps, en énergie, en espoirs perdus.
Pour une nation sensée laisser libre cours à l'initiative...
Merci, Constellation, de nous déchiffrer ce b....l

Alors...possible renaissance de la version initiale d'Orion..?

Astroman a écrit:

Alors...possible renaissance de la version initiale d'Orion..?

Elle n'a jamais été supprimée.

Ce sont les propositions d'Obama visant à supprimer Constellation en février et en avril de réduire Orion au rôle de chaloupe de sauvetage pour l'ISS qui ont été annulées par le Congrès.

La loi d'autorisation budgétaire confère à Orion le rôle de vaisseau gouvernemental pour le BEO (Lune, points de Lagrange, astéroïdes, etc...) et à titre accessoire pour l'ISS ( en cas d'empêchement de la desserte commerciale).

Sachant que le futur SLS sera en fait un clône d'Ares 5, le grand absent du nouveau programme d'exploration est Ares 1.

Ok

Constellation a écrit:

Astroman a écrit:

Alors...possible renaissance de la version initiale d'Orion..?

Elle n'a jamais été supprimée.

Ce sont les propositions d'Obama visant à supprimer Constellation en février et en avril de réduire Orion au rôle de chaloupe de sauvetage pour l'ISS qui ont été annulées par le Congrès.

La loi d'autorisation budgétaire confère à Orion le rôle de vaisseau gouvernemental pour le BEO (Lune, points de Lagrange, astéroïdes, etc...) et à titre accessoire pour l'ISS ( en cas d'empêchement de la desserte commerciale).

Sachant que le futur SLS sera en fait un clône d'Ares 5, le grand absent du nouveau programme d'exploration est Ares 1.

En défendant le programme Constellation ce n'est pas "seulement" un programme spatial ou des emplois (bien que ce soit très important en soi) que défendent les Républicains: c'est la notion de leadership, de reconnaissance internationale, de prestige technologique et de fierté nationale.

La première puissance mondiale ne raisonne pas comme un pays d'importance moyenne: ceci est ancré dans la mentalité américaine et à vouloir jouer l'alignement à tout crin Obama se fait beaucoup d'ennemis dans son propre pays.

D'où la réaction d'attaques violentes contre la "non-politique spatiale" de ce Président qui, par profond désintérêt de la conquête de l'espace", par manque d'une vision spatiale, était prêt à vider la NASA de sa substance d'initiateur spatial et à abandonner le leadership US à d'autres pays qui ne demandaient pas mieux.

politique pooliticienne .... ou comment remettre à demain ce que personne ne peut faire pour vous aujourd'hui


.....Les débats promettent donc d’être virulents lors de l’intersession (« lame-duck session ») qui se tiendra à partir du 15 Novembre au Congrès : l’ancienne Chambre, encore à majorité démocrate, devra se pencher sur le financement – désigné par « appropriation » – du texte d’autorisation de la NASA, afin de déterminer quel budget sera réellement accordé à l’agence spatiale. Certains observateurs politiques, comme l’ancien député Bud Cramer, sont néanmoins très sceptiques et affirment déjà que la Chambre sortante ne parviendra pas à proposer le budget fédéral pour l’année 2011, déléguant alors cette tâche à la nouvelle Chambre, républicaine, en janvier, via un processus de « continuing resolution » selon lequel le budget de l’année fiscale précédente est maintenu si la loi d’appropriation n’a pas été votée à temps. Deux possibilités sont alors à envisager : soit les deux Chambres parviennent à finaliser le texte attribuant les budgets à chaque programme prévu avant la fin de la session – quitte à n’en attribuer aucun pour certains programmes, qui se verraient simplement annulés – soit les anciens programmes, à l’instar de Constellation, seront conservés......

source CNES - USA

Outre les missions vers des astéroïdes "accessibles" comme décrites plus haut dans ce Fil, il y a des missions beaucoup plus proches qui vont incomber aux vaisseaux Orion, et ceci dès la deuxième moitié de notre décennie: je veux parler des missions vers les points de Lagrange, et notamment le point de Lagrange L2.

Ce point de Lagrange permettra d'étudier la face cachée de la Lune depuis une "orbite" , à moindre coût par rapport à un alunissage sur la face cachée, et en tout cas en attendant la mise au point d'un futur LEM Altaïr.

Depuis ce point privilégié les astronautes à bord d'Orion pourraient piloter des "rovers" sur la face cachée tout en restant en communication avec la Terre. Ils pourraient aussi récupérer des échantillons ramenés automatiquement en orbite lunaire.

Une mission type vers Lagrange L2 durerait un mois AR, y compris le séjour en orbite L2, pour un équipage de trois astronautes.

Un lanceur SLS de type Ares 4 pouvant envoyer 40 tonnes en TLI serait suffisant pour une telle mission.

Ou bien une combinaison d'un lanceur "moyen" de classe Ares 1 + un étage Centaur utilisé comme "Earth Departure Stage" par Orion.

Une telle mission pourrait intervenir dès 2016/2018 pour Lockheed Martin, dont le document ci-après est intéressant et pertinent.

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Constellation a écrit:

Pour complêter le post précédent voici des photos décrivant une mission d'Orion vers le point Lagrange L2, dès 2016/2018.


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Autant je suis convaincu de l'utilité d'une exploration humaine de la surface de la Lune, autant il me semble qu'une présence humaine ne présente pas d'intérêt en L2.
Il faudra certainement placer un satellite-relais en orbite de halo autour de L2 lorsque des hommes, ou même des rovers, seront sur la face cachée mais ce pourrait être un simple relais.

Starking a écrit:

Constellation a écrit:

Pour complêter le post précédent voici des photos décrivant une mission d'Orion vers le point Lagrange L2, dès 2016/2018.


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Autant je suis convaincu de l'utilité d'une exploration humaine de la surface de la Lune, autant il me semble qu'une présence humaine ne présente pas d'intérêt en L2.
Il faudra certainement placer un satellite-relais en orbite de halo autour de L2 lorsque des hommes, ou même des rovers, seront sur la face cachée mais ce pourrait être un simple relais.

Pour rejoindre Starking (pardon Constellation !), je ne vois pas ce que le fait d'envoyer un équipage en Lagrange L2 (en gros 1,5 millions de kms de la Terre) peut apporter, mis à part battre un record de distance par rapport à notre planète. Ce serait bien sûr une première, mais pour l'instant (je connais mal le dossier), j'ai du mal à en cerner l'utilité

LM-5 a écrit:

... je ne vois pas ce que le fait d'envoyer un équipage en Lagrange L2 (en gros 1,5 millions de kms de la Terre) peut apporter...

Cela peut être indispensable pour tester les systèmes sur une grande durée, une sorte de répétition avant d'aller sur un Astéroïde, à l'instar des vols Apollo jadis avec les tests avec le LM en orbite terrestre !
Question: A-t-on les mêmes niveaux de radiation en L2 qu'entre la terre et mars/ ou astéroïde ?

ASTRO BOY a écrit:

LM-5 a écrit:

... je ne vois pas ce que le fait d'envoyer un équipage en Lagrange L2 (en gros 1,5 millions de kms de la Terre) peut apporter...

Cela peut être indispensable pour tester les systèmes sur une grande durée, une sorte de répétition avant d'aller sur un Astéroïde, à l'instar des vols Apollo jadis avec les tests avec le LM en orbite terrestre !
Question: A-t-on les mêmes niveaux de radiation en L2 qu'entre la terre et mars/ ou astéroïde ?

En ce qui concerne les radiations, un positionnement avec la Lune faisant écran pourrait (peut-être) être une solution...

Bonjour,
Vous êtes sûrs des chiffres pour L2, parce que la distance me semble énorme, non ?

Aldebarande a écrit:

Bonjour,
Vous êtes sûrs des chiffres pour L2, parce que la distance me semble énorme, non ?

Bonjour Aldebarande ! Oui, la position du point de Lagrange L2 est située à 1,5 millions de kms (environ 4 fois la distance Terre-Lune)
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PS : j'ai répondu à ton MP

Bonjour LM-5,
Je pensais que dans le prog. Constellation, on parlait du système Terre-Lune...

Aldebarande a écrit:

Bonjour LM-5,
Je pensais que dans le prog. Constellation, on parlait du système Terre-Lune...

A l'origine oui, ce programme était destiné au retour à la Lune. Comme il a été supprimé, il faut trouver autre chose pour Orion

Constellation a écrit:

Le projet de loi portant budget de la NASA, qui vient d'être voté par la Chambre des Représentants après avoir été voté par le Sénat US cet été...est très clair sur les objectifs d'exploration humaine asssignés à la NASA: bien avant les points de Lagrange et autres astéroïdes ou Mars, c'est la Lune qui est l'objectif prioritaire .

Ci-après un passage du budget, page 21 (sur 103), qui est explicite:

The extension of the human presence from
low-Earth orbit to other regions of space beyond
low-Earth orbit will enable missions to the surface of
the Moon and missions to deep space destinations
such as near-Earth asteroids and Mars.

Ci-dessus on voit que la loi d'autorisation budgétaire pour la NASA de 2011 à 2013 est explicite: la Lune est toujours la destination prioritaire du BEO.

Mais cette loi est un monument de compromis qui a été adoptée par un Congrès à majorité démocrate: les parlementaires ont réussi à conserver un programme d'exploration humaine malgré l'opposition résolue du Président!

Ainsi le programme Constellation continue de manière modifiée en utilisant des euphémismes pour ménager la chèvre et le choux:

* Ares 5 s'appelle le SLS

* Orion s'appelle le MCV

* tous les contrats de Constellation sont préservés, même ceux d'Ares 1 qui ne figure pourtant plus officiellement dans le budget;

* toutes les infrastructures de Constellation perdurent notamment la nouvelle plate-forme de lancement (depuis le Pad 39B) surmontée de sa tour de lancement.

Donc un voyage en L2 sera évidemment un hors-d'oeuvre à côté du retour sur la Lune qui demeure l'objectif prioritaire --> encore faudra-t-il financer Altaïr qui ne figure pas dans la loi budgétaire. Ce sera pour plus tard après Orion et le SLS.

Cependant un voyage en L2, outre l'article de Lockheed Martin précité, sera certainement nécessaire pour assurer la maintenance par Orion du JWST (James Weeb Space Telescope).