La conquête de l'espace: votre vision d'avenir

Plus de quarante années nous séparent désormais des premiers pas d'Armstrong sur la Lune. A l'époque un pas de géant pour l'humanité. C'est au total seulement 12 astronautes qui fouleront le sol lunaire. On attendait une suite, encore plus fabuleuse. En ces années fastes on affirmait, avec cette foi inébranlable qui soulève des montagnes, que l'Homme retournerait sur la Lune pour s'y installer, qu'on construirait d'énormes stations spatiales abritant des centaines de personnes dont bon nombre de touristes, et que l'Homme poserait bientôt son pied sur Mars. On fixait des calendriers avec des échéances de 10 ans, 15 ans, tant et si bien que, pour le grand public, le film de Stanley Kubrick "2001 l'Odyssée de l'espace" paraissait parfaitement plausible.
En l'espace de quelques années la situation a considérablement changé. Ce qui nous paraissait accessible dans des délais à couper le souffle, semble devenu désormais inaccessible ou, éventuellement, accessible à une échéance très lointaine.
Et vous, chers amis, comment voyez-vous l'avenir de la conquête spatiale, mettons dans une quarantaine d'années... le temps qui nous sépare des premiers pas sur la Lune?

Dans 40 ans ? Mars peut-être

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Merci pour ta réponse Aldebarande. "Mars" c'est un peu court et le "peut-être" manque de conviction. J'espère que d'ici-là on ne va pas attendre les bras croisés et laisser les astronautes au chômage.

Je dois malheureusement faire part de mon pessimisme en ce qui concerne les 40 prochaines années... Ceci pour des raisons politiques. Si le Président Obama décide de saborder la NASA, l'espace américain va avoir du mal à renaître de ses cendres. De plus, l'état des Nations hautement industrialisées est catastrophique, nos pays s'enlisent dans la crise grave que nous connaissons depuis 2008 (en cause l'ultra capitalisme et les endettements faramineux des Etats), et il n'est pas exclu que, hélas, retentissent à nouveau de sombres bruits de bottes (Iran/Israel), les deux Corées, plus une Europe qui se trouve au plus mal...
L'exploration spatiale risque fort d'être remisée au second plan, avec comme survie de petits programmes peu intéressants et sans ambitions...

Mais même sans cela, pour moi Mars dans 40 ans, puisque de s'y rendre apparaît en filigrane dans "vision d'avenir", titre de ce bon sujet, c'est impossible et soyons réalistes : trop loin, trop cher, trop risqué, et pour y faire quoi ?

Cependant, je souhaite de tout coeur me tromper...

Amicalement

je pense que tout va dépendre de la capacité des pays à traverser les prochaines années: d'une manière positive, en réglant les problèmes financiers, les problèmes religieux (sans doute beaucoup plus dangeureux), la poursuite de l'intégration des pays émergents dans le concert international, notre capacité, nous occidentaux, à lacher un peu de nos privilèges ou dans l'autre sens, avec commele laisserentendre LM5, par des conflits, peut-être armés et possiblement pas si loin de nous que cela.

L'espace sera international dans le premier cas avec, peut-être, de grandes ambitions, et ne sera pas dans le second.

J'ai 57 ans et une chose m'étonne chaque jour: je n'ai jamais connu directement la guerre .... puisse cela continuer encore pour mes enfants, mais c'est, au jour d'aujourd'hui, ma crainte première

J'ai toujours été un fan de futurologie. Quand j'étais jeune (disons un peu plus jeune), je m'amusais à élaborer des scénarios sur l'avenir de la conquête spatiale. Bien sûr mes scénarios étaient hyper optimistes (c'était l'influence d'A. Ducrocq) mais au fil du temps le doute a fini par s'installer. Il m'apparaissait que la réalité contredisait l'optimisme ambiant même si cet optimisme devenait de plus en plus prudent (la langue de bois chère à nos spationautes): problèmes budgétaires récurrents, retards continuels dans les programmes, revirements à 180°, abandons (nombreux), échecs, catastrophes (Challenger, Columbia). D'un côté on affichait un volontarisme à tous crins (cela concerne surtout les Américains), de l'autre on constatait une impuissance chronique à faire décoller le programme spatial. Que du bricolage finalement! Ainsi, dès les années 90, j'avais la ferme conviction que le programme spatial américain allait droit dans le mur. Quand le président George W. Bush a lancé le programme Constellation j'ai cru sur le moment qu'il s'agissait d'une plaisanterie et que ce programme serait vite abandonné (comme tant d'autres) faute d'un budget suffisant. Bon, malgré cette conviction, je souhaitais me tromper. Hélas je ne me suis pas trompé!

En conclusion je rejoins ta position LM-5.

Pour rebondir sur ce qu'a dit Dominique M. je dirai que l'essentiel c'est d'oeuvrer pour un monde meilleur et tant pis s'il faut sacrifier la conquête spatiale. Personnellement je suis convaincu que l'exploration habitée des autres mondes restera du domaine du rêve tant que les hommes n'auront pas réussi à résoudre leurs problèmes terrestres. Autant la présence humaine dans l'espace apparaît comme un luxe dont on peut finalement se passer, autant les satellites et les technologies issues du spatial peuvent contribuer à la résolution de certains de nos problèmes terrestres.

Dominique M. a écrit:

je pense que tout va dépendre de la capacité des pays à traverser les prochaines années: d'une manière positive, en réglant les problèmes financiers, les problèmes religieux (sans doute beaucoup plus dangeureux), la poursuite de l'intégration des pays émergents dans le concert international, notre capacité, nous occidentaux, à lacher un peu de nos privilèges ou dans l'autre sens, avec commele laisserentendre LM5, par des conflits, peut-être armés et possiblement pas si loin de nous que cela.

L'espace sera international dans le premier cas avec, peut-être, de grandes ambitions, et ne sera pas dans le second.

J'ai 57 ans et une chose m'étonne chaque jour: je n'ai jamais connu directement la guerre .... puisse cela continuer encore pour mes enfants, mais c'est, au jour d'aujourd'hui, ma crainte première

Explorer a écrit:

Pour rebondir sur ce qu'a dit Dominique M. je dirai que l'essentiel c'est d'oeuvrer pour un monde meilleur et tant pis s'il faut sacrifier la conquête spatiale. Personnellement je suis convaincu que l'exploration habitée des autres mondes restera du domaine du rêve tant que les hommes n'auront pas réussi à résoudre leurs problèmes terrestres. Autant la présence humaine dans l'espace apparaît comme un luxe dont on peut finalement se passer, autant les satellites et les technologies issues du spatial peuvent contribuer à la résolution de certains de nos problèmes terrestres.

C.Q.F.D. chers amis
Mille fois hélas, nos pressentiments et nos pessimismes respectifs se rejoignent.
Et j'adhère totalement à ta dernière intervention, Explorer, quand tu analyses qu'avant de repenser à de grands programmes spatiaux, les hommes devront résoudre tous les graves problèmes qu'il connaissent. Un monde meilleur (géopolitique), des tensions, au minimum atténuées, sont finalement les garants incontournables d'une suite positive et exponentielle à de grandes ambitions spatiales. J'en arrive à craindre le pire en ce qui concerne la pérennité d'Orion et du SLS. Ne vont-ils pas eux aussi être sacrifiés sur l'autel du grand marasme économique mondial ?
Comme le dit Dominique, nous pensons beaucoup à nos enfants (j'en ai eu quatre) et à leur avenir en ce début de siècle en lequel s'accumulent les risques, les difficultés grandissantes qui font que l'on s'inquiète, en priorité, pour leur avenir.
L'exploration spatiale, dans cette optique d'un monde qui marche sur la tête, et comme je l'écrivais plus haut, passera en second plan si la situation mondiale s'aggrave encore...
Dominique a 57 ans, moi 55, dommage que nous ne connaissions pas ton âge, cher Explorer ! Mais ce sujet que tu as initié est fort intéressant.

Amicalement