Voici ce que j'ai récupéré sur Cyberpresse:
Six mois pour regarder la Terre d'en haut, faire pousser des plantes en apesanteur et jouer au ballon avec le bras canadien. À 55 ans, le Britano-Colombien Robert (Bob) Thirsk deviendra fin mai le premier astronaute canadien à séjourner à la Station spatiale internationale.
Une expérience formidable? Évidemment. Même si le séjour de six mois dans l'espace représente à la fois le plus beau et le pire aspect de l'expédition, de l'aveu même de l'astronaute canadien. «Je vais rater plusieurs anniversaires, camps scouts, heure des devoirs, câlins avant le dodo», dit ce père de trois enfants âgés de 12, 18 et 21 ans.
Plus sérieusement, l'astronaute se perçoit comme un pionnier pour les futurs astronautes canadiens qui partiront à la conquête de l'espace. «J'espère que les leçons que j'apprendrai et l'expérience acquise par l'Agence spatiale canadienne nous permettront de faire partie des prochaines aventures humaines dans l'espace.»
Bob Thirsk en sera à son deuxième voyage dans l'espace, après avoir passé 17 jours à bord de la défunte navette Columbia en 1996. Il a ensuite travaillé comme capcom (capsule communicator), sorte d'agent de liaison entre le centre de mission et les astronautes en orbite.
La contribution canadienne à la Station spatiale internationale (SSI) est modeste comparée à celle de la NASA américaine et des agences spatiales européenne, russe et japonaise, rappelle Bob Thirsk. «Nous n'aurons pas souvent l'occasion d'y aller», dit-il. L'astronaute supervisera notamment sept expériences canadiennes, dont l'une qui porte sur la circulation sanguine en apesanteur pour comprendre comment la sédentarité peut causer des pertes de conscience.
Bob Thirsk s'envolera donc le 29 mai à bord de la fusée russe Soyouz - une autre première pour un astronaute canadien. Le périple jusqu'à la station spatiale promet d'être plus rustique qu'à bord d'une navette de la NASA...
«La navette spatiale est un véhicule polyvalent, précise Bob Thirsk. C'est une fusée, un laboratoire orbital, un centre de réparation - par exemple pour réparer le télescope Hubble. Le Soyouz n'a qu'une fonction : transporter un équipage. Il est assez petit, la cabine fait environ 2,5 mètres de diamètre. Imaginez trois personnes dans une cabine téléphonique pendant deux jours, le temps qu'il faut pour se rendre à la station. C'est toute une aventure ! Et la technologie à bord de Soyouz n'a pas tant changé depuis l'époque des cosmonautes comme Youri Gagarine dans les années 60. Évidemment, les instruments ont été améliorés.»
Pour la première fois, la SSI hébergera six astronautes -au lieu de trois- pendant six mois, soit deux Américains, deux Russes, un Canadien et un Européen. L'une des principales tâches d'Expédition 20/21 sera la saisie par le bras robotisé Canadarm2 de l'Agence spatiale canadienne (le bras canadien) d'un véhicule autonome en orbite fabriqué par le Japon et qui transporte des fournitures et des provisions pour l'équipage. «Il a la grosseur d'un petit autobus scolaire, dit M. Thirsk. Nous devrons le manipuler délicatement.»
Le «vieil» astronaute
En conférence de presse hier après-midi, l'équipage s'est dit heureux de compter des membres aux origines si diverses. Le mélange des cultures est formidable, a mentionné l'astronaute américaine Nicole Stott, «surtout pour la bouffe!» Le commandant belge Frank De Winne a évoqué la richesse des accents de tous ceux qui participent au projet. Le Russe Roman Romanenko a même précisé que l'équipage allait se parler en «runglish», un mélange de russe et d'anglais.
Il manque cependant un acteur de taille dans cette station dite «internationale» : la Chine. Les taïkonautes font cavalier seul et ont d'ailleurs annoncé cette semaine qu'ils construiront leur propre station spatiale. Bob Thirsk fêtera donc son 56e anniversaire en orbite, au mois d'août.
Il était médecin à Montréal lorsqu'il est devenu astronaute en 1983. «Évidemment, plus on vieillit, plus c'est difficile. Mais je suis en bonne santé. Je pense qu'idéalement, les gens devraient aller dans l'espace quand ils sont plus jeunes. Un astronaute est sélectionné dans sa trentaine, et son premier vol se fait autour de 40 ans. Au fait, êtes-vous au courant que l'Agence spatiale canadienne recrute des astronautes?»