Spacebugs, les germes de l’espace
Publié le 08/09/2008 dans le JIM:
"A des années-lumière des petits tracas médicaux du moment, place à la bactériologie de l’espace, science qui fait réfléchir à l’avenir de l’humanité et de toutes les planètes de l’univers. Car est-ce vraiment autre chose que nous propose B Dixon avec ses « spacebugs » dans le Lancet Infectious Diseases ? A l’origine, se souvient-il, étaient les voyages sur la lune et cette nouvelle crainte d’en rapporter une bactérie "extrémophile" ou tout au moins très inhabituelle qui aurait pu développer dans les conditions terrestres une pathogénicité particulière, voire être responsable d’épidémies inattendues et autres désastres écologiques. Il n’en a rien été, on a marché sur la Lune et on en est revenu sans qu’aucune maladie nouvelle ne vienne punir l’Homme ou sa planète…
Après la Lune, on a envoyé des sondes sur Mars. Et c’est là que tout se complique parce que, entre temps, les archéobactéries ont été découvertes ; et avec elles, on s’est rendu compte qu’il existait des micro-organismes infiniment plus robustes que les bacilles sporulés considérés jusqu’alors comme le gold standard. Les craintes se renforçaient : on pouvait importer une de ses bestioles sur la terre (retour donc aux frayeurs originelles), mais on pouvait aussi beaucoup plus facilement que prévu en exporter une qui aurait trouvé sur la planète rouge des conditions favorables à son développement. Une hypothèse plus ennuyeuse qu’il y paraît car comment faire alors, dans 15 ou 20 ans, pour savoir si la vie existait vraiment sur Mars ou y avait un jour été malencontreusement importée ? Et aussi un problème difficile à résoudre si l’on en croit quelques nouvelles données publiées par l’International Society for Microbial Ecology Journal cette année, rapportant la positivité d’amplifications d’ADN spécifique d’archéobactéries jusque dans les "clean rooms" de la NASA…
Les bactéries venues d’ailleurs pour faire sur terre des millions de morts ne sont pour le moment qu’un fantasme dont le principal avenir est dans les jeux électronique (il suffit de taper "spacebug" sur google pour s’en convaincre). Il est par contre déjà certain que des archéobactéries terrestres survivraient et sans doute mieux sur Mars et dans d’autres environnements extra-terrestres. Un jour ou l’autre, l’homme contaminera l’espace.
Dixon B : Spacebugs. Lancet Infectious Diseases 2008 ; 8 : 466
cet article soulève différents problèmes:
- la contamination de l'espace par l'homme ou ses machines
- la contamination de la Terre par des µorganismes venant de l'espace et ramenés par l'homme ou ses machines ou les échantillons prélevés ailleurs
- la dangeurosité potentielle des exo-bactéries
- la possibilité ou non de prévenir ces différents "dangers"
pour mon compte, j'estime que tout cela est tout à fait surestimé; d'une part, on ne peut stériliser à 100% ce que l'on envoie dans l'espace, d'autre part, l'existence d'un µorganisme potentiellement résistant aux conditions extrèmes ET POUVANT S'ADAPTER aux conditions terrestres et à l'organisme humain, me parait très aléatoire.